Le bus s’arrêta enfin et je m’extirpais de ma place en traînant mes valises. A priori, je n’aurais pas à marcher très longtemps pour atteindre mon immeuble, qui était deux rues plus loin. Si à première vue, la distance semblait relativement courte, le poids de mes valises la rendait quasiment insurmontable et j’étais en nage quand j’arrivais enfin devant la porte du bâtiment. Je jetais alors un coup d’œil sur l’endroit où j’allais vivre à présent. L’immeuble était à couper le souffle : de style haussmannien, sa porte en bois était immense et la multitude de fenêtres qui couraient jusqu'à son sommet me donnait le vertige ; il y avait même de petites lucarnes sur le toit, comme si quelqu’un avait collé tellement d’autocollants sur un cahier qu’on ne distinguait même plus sa couleur d’origine. J’entrais précautionneusement à l’intérieur du bâtiment, comme si j’entrais dans quelque lieu de culte et tapais doucement sur la porte de la loge du concierge.
Un petit homme à l’air furibond en sortit : « C’est pour quoi ?! ».
Je répondis, fébrile : « Euh…J’emménage ici aujourd’hui ». Il me jaugea rapidement puis un sourire désagréable se dessina lentement sur ses lèvres : « Oui…On m’a prévenu de votre arrivée ». Un silence s’installa. Mal à l’aise, je toussotais et tentais un : « Je suppose que je dois emprunter cet escalier ». Le concierge leva les yeux vers l’endroit que j’avais pointé du doigt et son rire fusa tout à coup, me laissant l’amère impression qu’il se foutait de ma gueule.
« Non, non » glapit-il tout à coup. « Votre escalier est derrière la porte au fond à gauche ». Sans autre forme de procès, il referma la porte de sa loge en s’essuyant les yeux.
Quelque peu vexée, je me dirigeais d’un air déterminé – ne perdons pas la face – vers la porte qu’il m’avait indiqué et l’ouvrit d’un geste brusque. Je vis alors un étroit escalier en bois qui montait abruptement en colimaçon jusqu’à un dernier étage que je ne distinguais qu’à peine en levant la tête à la verticale. Les murs étaient d’une saleté sans nom et j’entendais des éclats de voix fuser d’un étage un peu haut.
Il semblerait bien que ma nouvelle vie ne commence pas vraiment telle que je l’avais rêvé.
Un petit homme à l’air furibond en sortit : « C’est pour quoi ?! ».
Je répondis, fébrile : « Euh…J’emménage ici aujourd’hui ». Il me jaugea rapidement puis un sourire désagréable se dessina lentement sur ses lèvres : « Oui…On m’a prévenu de votre arrivée ». Un silence s’installa. Mal à l’aise, je toussotais et tentais un : « Je suppose que je dois emprunter cet escalier ». Le concierge leva les yeux vers l’endroit que j’avais pointé du doigt et son rire fusa tout à coup, me laissant l’amère impression qu’il se foutait de ma gueule.
« Non, non » glapit-il tout à coup. « Votre escalier est derrière la porte au fond à gauche ». Sans autre forme de procès, il referma la porte de sa loge en s’essuyant les yeux.
Quelque peu vexée, je me dirigeais d’un air déterminé – ne perdons pas la face – vers la porte qu’il m’avait indiqué et l’ouvrit d’un geste brusque. Je vis alors un étroit escalier en bois qui montait abruptement en colimaçon jusqu’à un dernier étage que je ne distinguais qu’à peine en levant la tête à la verticale. Les murs étaient d’une saleté sans nom et j’entendais des éclats de voix fuser d’un étage un peu haut.
Il semblerait bien que ma nouvelle vie ne commence pas vraiment telle que je l’avais rêvé.